Lumière des ombres et pessimisme ?
Lors d'une longue conversation passionnante, Jean-Jacques C me faisait part de sa perception d'un certain pessimisme dans ce récit.
Je ne partage pas son point de vue mais je le comprends.
J'essaie de porter un regard le plus détaché possible sur une monde qui n'est pas exempt de violences. Dans le chapitre "Autoportrait à la griffe du chat", ce n'est pas tant l'annonce de la mort qui constitue la violence mais la façon désinvolte de l'annoncer, la manière presque mécanique de me redéfinir en objet, en image, en chiffre et de gommer ce qui fait mon humanité même. La vidéo qui porte le même titre, est réalisée à partir du montage des radios, des milliers de clichés des scanners de mon propre corps. La rapidité, la vitesse, l'urgence de passer à autre chose, le zapping, l'impatience qui nous caractérise aujourd'hui, a pour conséquence de nous désincarner. Il ne reste que des images, des spectres.
Ainsi s'explique mon recours aux petits bouchons de liège, juste tracés de silhouettes porteuses de pictogrammes.
A l'évidence, voir l'homme ainsi n'est pas porteur d'un enthousiasme délirant. J'accepterais le qualificatif de livre pessimiste si aucune facette de lumière ne venait équilibre le propos. Jean Jacques relira certainement cette scène dans la maison de Michel Butor, à Lucinges en Haute-Savoie. Il se souviendra de l'intervention salvatrice de cet ami pharmacien porteur de chances potentielles. Et les fulgurances lumières de Daniel Arasse me parlant du Quattrocento...
Ce récit se veut regard des coulisses de mes dernières créations. On découvre, mais l'ignorait-on, que l'artiste est un sismographe à la sensibilité vive qui réagit aux frémissements du monde, même les plus imperceptibles. Forcément, ces chocs trouvent une incarnation dans les œuvres qui peuvent se lire à partir de ce vécu. Et si plusieurs semblent graves, lourdes, il est a penser que l'auteur porte un regard critique sur un monde difficile. L'esthétique du désastre qui enveloppe le travail vidéo et littéraire décliné dans le chapitre sur le feu en est l'illustration.
Christian Louis
Je ne partage pas son point de vue mais je le comprends.
J'essaie de porter un regard le plus détaché possible sur une monde qui n'est pas exempt de violences. Dans le chapitre "Autoportrait à la griffe du chat", ce n'est pas tant l'annonce de la mort qui constitue la violence mais la façon désinvolte de l'annoncer, la manière presque mécanique de me redéfinir en objet, en image, en chiffre et de gommer ce qui fait mon humanité même. La vidéo qui porte le même titre, est réalisée à partir du montage des radios, des milliers de clichés des scanners de mon propre corps. La rapidité, la vitesse, l'urgence de passer à autre chose, le zapping, l'impatience qui nous caractérise aujourd'hui, a pour conséquence de nous désincarner. Il ne reste que des images, des spectres.
Ainsi s'explique mon recours aux petits bouchons de liège, juste tracés de silhouettes porteuses de pictogrammes.
A l'évidence, voir l'homme ainsi n'est pas porteur d'un enthousiasme délirant. J'accepterais le qualificatif de livre pessimiste si aucune facette de lumière ne venait équilibre le propos. Jean Jacques relira certainement cette scène dans la maison de Michel Butor, à Lucinges en Haute-Savoie. Il se souviendra de l'intervention salvatrice de cet ami pharmacien porteur de chances potentielles. Et les fulgurances lumières de Daniel Arasse me parlant du Quattrocento...
Ce récit se veut regard des coulisses de mes dernières créations. On découvre, mais l'ignorait-on, que l'artiste est un sismographe à la sensibilité vive qui réagit aux frémissements du monde, même les plus imperceptibles. Forcément, ces chocs trouvent une incarnation dans les œuvres qui peuvent se lire à partir de ce vécu. Et si plusieurs semblent graves, lourdes, il est a penser que l'auteur porte un regard critique sur un monde difficile. L'esthétique du désastre qui enveloppe le travail vidéo et littéraire décliné dans le chapitre sur le feu en est l'illustration.
Christian Louis
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