christian louis

Mon voyage en Indonésie m'avait profondément marqué. Jakarta est une ville immense et bruyante. Je ne peux oublier la puanteur des égouts à ciel ouvert, la moiteur de cet air chaud saturé d'humidité. De Jakarta, j'avais filé vers Bali, vers le centre de l'île.

Mon carnet de note et ma mémoire se saturaient d'images et de sensations, d'événements et d'idées.

Dans l'avion du retour, je savais déjà que j'écrirai sur cette expérience.

Le matériau, les notes, les objets, les photos, les dessins somnolèrent pendant quelques années. 

Un jour, je décidai de m'offrir le temps de l'écriture.

Je m'enfermai dans mon bureau, étalait toutes mes notes, ajoutait des rapports d'Amnesty International, de Reporters Sans Frontière. Je me mis en tête d'écrire un chapitre par jour pour rester complètement immergé dans une histoire qui s'inventait au fil du travail. Le matériau et les souvenirs relançaient en permanence mon imaginaire. Un ticket d'entrée dans un musée fit bifurquer l'histoire. Ma photographie face à un sculpteur Papou ouvrit un scène.

Ecrire le matin. Corriger toute l'après-midi. Valider le soir. M'endormir avec cette impérieuse nécessité d'inventer la suite.

http://www.michalon.fr/Le-Matin-du-crocodile.html

(a suivre...)