christian louis

FEUX et esthétique de le destruction

Le fenêtre de l'écran télévisuel se sature d'image de destructions, de morts, de drames à conditions qu'ils soient spectaculaires, générateur d'émotions, capables de capter le spectateur. Peu d'évocation de cette Afrique qui meurt de faim.
Les téléscripteurs diffusent leurs informations aux rédactions qui choisissent.
Ensuite, vient la mise en forme.
Mais il semble difficile de faire un équitable et équilibré partage entre ce qui marche et ce qui ne marche pas, entre ce qui est révoltant et ce qui est porteur d'espoir. Souvent l'image dramatique guide la sélection.
Et pourtant. Je me souviens avec émotion et amusement de cette scène en Afrique, ou plusieurs employés sortirent sur le quai de la gare et applaudirent le conducteur qui avait réussi à mener son train à bon port et à l'heure. 
Mais pourquoi s'intéresser aux trains qui arrivent à l'heure ?
Peut-être par la volonté critique de tout considérer, les défaillances comme les réussites, et ne pas se laisser embarquer dans un pessimisme ambiant, une sorte de longue litanie martelée comme évocation d'un désastre à venir, réponse métaphysique d'un hypothétique péché originel. 
Il n'est pas question de nier les guerres et les drames mais de les resituer dans un ensemble plus large, de les mettre en perspective.
Alors, mettre à distance ces dispositifs qui enferment dans une vision du monde particulière ?
Ou plutôt jouer sur ces images qui nous captent, nous endorment.

Feux est une vidéo qui, idéalement, peut être projetée en grande dimension. Un long plan séquence montre la lente combustion de végétaux. Un traitement numérique des images fait naître des couleurs, des textures, des formes qui transforment la représentation animée de ce processus de destruction en objet esthétique. Le feu disparaît pour laisser place à une peinture animée et sonore.

L'utilisation du feux renvoie à son ambivalence. Il réchauffe et il brûle. Il produit de la lumière et il détruit. Il est énergie de création et de destruction.
Le feu est couleur, lumière, formes qui dansent, senteurs, musique douce, volume en mouvement, forte présence. Il en devient un objet plastique.
Le feu réunit les hommes autour du foyer.
Il est aussi la cause des ennuis de Prométhée.
  
Cette œuvre participe de la série de questionnements sur la fascination des hommes pour les images de la destruction, du drame. Esthétique de Thanatos ?

Je m'interroge sur cette contemplation.

Pour voir cette vidéo:



31/01/2010
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